La dépendance affective et la contre-dépendance

Dans tous les domaines de notre existence - physique et matériel, affectif, intellectuel, énergétique et spirituel) nous cheminons sur le sentier de la liberté et de la connaissance de Soi.
Croyez-vous, comme beaucoup, que l'autonomie se réduit à l'indépendance ?
Pensez-vous que l'on devienne autonome une fois pour toutes ?
Et si être autonome nous ramenait à la question du Sens ?
Qui suis-je quand je suis dépendant, contredépendant, indépendant, interdépendant ?
 
 
Le dépendant comme le contre-dépendant sont en réaction. L'un cherche la fusion tandis que l'autre vise l'autonomie.
Si les protagonistes choisissent finalement l'indépendance, plus ou moins douloureusement, il n'y a plus de couple.
Le couple idéal est celui ou chacun des membres garde une partie de son indépendance et s'investit harmonieusement dans l'interdépendance avec son compagnon ou sa compagne.
C'est 1 + 1 = 3. Une femme, un homme, et un couple.


Si l'on souhaite rencontrer quelqu'un, il faut, auparavant, s'être rencontré soi-même. Je vous livre cette formule que m'a confiée un homme qui a mené un processus de guérison de sa blessure d'abandon : "je me suis marié avec moi-même !"

Le facteur commun à toutes mes relations, c'est moi ! Avant de former un couple, il convient  donc faire de moi-même mon meilleur ami. Si vous vivez seul et heureux vous avez toutes les chances de vivre heureux en couple ! Mais il faut savoir que les crises sont inévitables. Cependant les surmonter vous renforce individuellement et approfondit votre relation.

Une des grandes difficultés des couples c'est de croire à l'âme soeur et de courir après la passion ...
Si vous êtes en difficulté dans votre couple, lisez ces deux portraits et notez de 1 à 10 jusqu'à quel point  vous vous reconnaissez dans l'un ou l'autre.


Les caractéristiques du dépendant

 
La dépendance
Ce degré 0 nous ramène à l'état primordial où la question du Sens est perdue. Qui suis-je ?
+ la symbiose : en l'autre je me sens un
- la fusion : dans l'autre je me perds.
De cette rencontre avec l'oubli de soi, dans l'inertie, naît l'envie et le besoin de changer, d'évoluer, de croître et de grandir vers la Consicence de Soi.
 
 Le dépendant aime, il aime l'autre à l'extrême. Il est prêt à tout pour faire durer la reation. Le dépendant est passionné. il ne maîtrise plus ses émotions. C'est lui qui perçoit les premiers signes d'éloignement et qui devient anxieux. Son amour embellit son partenaire, sa peur de le perdre l'idéalise. Son prince charmant devient un roi dont le dépendant ne peut se passer. Il fait tout pour attirer son attention et son approbation.

Le dépendant constate les appels téléphoniques oubliés, les retards grandissants, la moindre fréquence des cadeaux, etc. La peur et l'espoir envahissent le dominé : la peur d'être rejeté, d'être dépossédé de son amour et l'espoir de sentir un peu de pouvoir dans la relation. il veut reconquérir son partenaire et utilise les mêmes tactiques qu'au début de la relation, de ce qui fait fuir le contre-dépendant et accentue la froussse du dépendant.

Le dépendant pathologique est même prêt à sacrifier sa vie et son identité à la relation. Ce dépendant devient un écho de l'autre : il ne veut surtout pas déplaire au contre-dépendant. Il angoisse et paralyse, et toute son attention est centrée sur les stratégies pour reconquérir l'autre. il se met à gaffer, ne sachant pas que le meilleur moyen de reconquérir un contre-dépendant, c'est justement de ne pas essayer.

Mais le dépendant est assuré, envers et contre tout, que l'amour finira par venir à bout de tous les problèmes du couple. Il ne cesse de répéter "je t'aime". Et tout aussi souvent "est-ce que tu m'aimes ?". le désir sexuel du dépendant est exacerbé ; il en devient obsédé car chaque nouvelle relation sexuelle agit comme un baume sur ses craintes. Faire l'amour symbolise le plus grand désir du dépendant : la fusion avec l'être aimé.

Le dépendant vit aussi de l'ambivalence. Une ambivalence entre son esprit qui lui dit de quitter cette relation de souffrance et d'humiliation et son coeur qui répond qu'il n'a jamais été aussi amoureux de toute sa vie et que sans son partenaire ce serait la fin du monde.

Le dépendant refoule sa colère, son ressentiment, au début. Au début, seulement, car sa frustration augmente ; mais sa colère, lorsqu'elle s'exprime, devient autodestructrice : il devient jaloux, possessif ; il peut parfois jouer à l'indifférence ; il peut même utiliser le chantage, voire le chantage au suicide. Parfois, il explose et devient violent physiquement, pour réaffirmer le pouvoir qu'il a perdu.

Le dépendant apparaît toujours à première vue la victime du paradoxe. mais, en fait, il est l'un des acteurs de cette dynamique et il entretient le paradoxe entre son besoin de fusion et le besoin d'autonomie de son partenaire contre-dépendant.

Les caractéristiques du contre-dépendant
 
La contre-dépendance
Vient alors le degré 1. L'épreuve du courage, de la volonté et du respect quand vient le temps du dé-mélange. Prendre du recul, de la distance avec ce qui nous envahit.
- rejet, dispute, rupture, opposition
+ affirmation de soi, prise de position décision.
Le mouvement de la réaction est salutaire pour retrouver la voie de son propre désir et le risque est grand de rompre la Relation.
 
Le contre-dépendant passe pour le monstre dans la relation à deux parce que c'est lui qui se rapproche ou s'éloigne du dépendant. C'est généralement lui qui quitte et qui porte le fardeau de l'échec de la relation. On lui reproche, à tort, de ne pas s'être suffisamment occupé de l'autre, de ne pas avoir été assez aimant.

Si le dépendant vit l'angoisse du rejet, le contre dépendant quant à lui vit un mélange de culpabilité, de colère, de désarroi, de doute et de frustration. il sait le mal que son rejet pourrait faire à l'autre. il hésite et redoute aussi la solitude après divorce.

Les contre-dépendants ont tendance à se chercher des excuses, et la meilleure de ces excuses, c'est évidemment le travail ou les enfants. Le contre dépendant diminue ses conduites de séduction. Son désir sexuel diminue progressivement. Il communique de moins en moins verbalement avec l'autre. il s'enferme dans le silence, croyant ainsi acheter la paix.

Le contre-dépendant se met de plus en plus souvent en colère contre le dépendant qui s'attache de plus en plus au contre-dépendant de peur d'être délaissé. il se met aussi en colère contre lui-même de s'être laissé coincer. Et il se sent coupable de cette colère, d'être le salaud. Le contre-dépendant vit une ambivalence viscérale, une attirance et une aversion simultanées envers son partenaire.

Le contre-dépendant, ne pouvant prendre de décision, s'arrange pour gagner du temps. Certains vont même se marier ou avoir un 2e enfant en espérant que le temps va arranger  les choses. Certains se résignent ou abdiquent : de toute façon, il faut bien vivre avec quelqu'un. Il va aussi souvent proposer une séparation provisoire.

Alors que le dépendant vivra sa peine d'amour après le divorce, le contre-dépendant vit les pires affres avant de prendre la décision de quitter ou non. cete ambivalence démontre que le contre-dépendant aime encore son partenaire mais qu'il est actuellement dans le second pôle du paradoxe, soit la tendance à la différenciation : "je t'aime mais je ne suis pas toi et je ne peux pas répondre à tes besoins ; je veux m'occuper du couple, mais je dois aussi m'occuper de moi-même".
 
L'indépendance
Pour cette étape 2 du parcours, revenir à son besoin devient existentiel et l'exprimer est une oeuvre quotidienne.
+ Actualiser son potentiel avec ses ressources et ses failles
- Centrer ses choix sur son seul regard, épuisement.
L'égocentrisme passe à l'action légitimement car ce degré est encore en mode survie. Mais l'individualité cherche le groupe.
 
L'inter-dépendance
Il semble alors évident, que vivre ensemble c'est aussi créer pour tous. Partageant les mêmes valeurs, une même vision, les mêmes centres d'intérêt, le groupe devient la référence.
+ Coopération, partage, solidarité
- risque sectaire et clanique, fanatisme
Ce degré 3 de l'autonomie, supérieur dans sa manifestation car touchant à l'unité, reste un état transitoire.
 
Nous allons ainsi expérimenter tous ces états successivement, par phases de deuil, selon notre rythme et le scenario de notre vie. Niant le processus par le déni, refusant de quitter un état par la colère, pleurant la perte d'un degré bien connu, marchandant la suite du parcours et enfin acceptant cet enseignement sur Soi. 
 
Une vidéo d'Isabelle Padovani sur "Se libérer de la dépendance affective" :
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